Le premier obstacle consiste à s’entendre sur la répartition des charges de travail entre les industriels (Dassault, Airbus, Indra) et sur l’organisation de la gestion de la propriété intellectuelle. Cela ne devrait – à priori – pas poser de problème insurmontable. Les programmes aéronautiques précédents ont prouvé que cela était possible.

Plus difficile sera de s’accorder sur le cahier des charge de ce nouveau système de combat aérien. La France voudrait un système capable de répondre à des missions de projection (avions embarqués sur un porte-avion) et de dissuasion nucléaire autonome. De son côté l’Allemagne se concentre sur la protection de son territoire et collabore, avec ses avions F35, à la dissuasion nucléaire américaine.

Encore plus difficile sera de résoudre la question de l’exportation de cet armement. Traditionnellement la France en fait un volet de sa politique étrangère. A l’inverse, l’Allemagne est toujours réticente à la vente d’armes. Elle redoute qu’in fine, des armes allemandes soient utilisées contre des populations civiles, comme cela avait été le cas au Yemen.

La route est donc encore longue pour le SCAF, surtout s’il est question d’en faire un système 100% européen. Mais la réussite de ce projet serait un grand pas vers une autonomie stratégique européenne.

*Le programme SCAF comprend la construction d’un avion de combat NGF (New Génération Fighter). Il comprend aussi de systèmes annexes très sophistiqués : moteur, cloud de combat, simulateur de vol, furtivité.

(Crédits : Dassault Aviation / Eridia Studio / V. Almansa)