Galileo : une alternative européenne au GPS américain
À l’heure où la technologie devient un enjeu géopolitique majeur, disposer d’un outil de géopositionnement autonome sera pour l’Europe un atout formidable pour sa souveraineté technologique et pour sa puissance.
L’Union européenne n’est pas seulement un ensemble administratif ou une puissance normative, comme on a parfois tendance à la considérer. Elle est avant tout un espace de coopération aussi bien sur le plan politique que culturel et économique, mais aussi scientifique. Les fusées Ariane, les avions Airbus sont deux exemples connus de l’avancée technologique et scientifique permise par une collaboration des États européens.
« Les fusées Ariane, les avions Airbus sont deux exemples connus de l’avancée technologique et scientifique permise par une collaboration des États européens »
Un autre projet demeure cependant méconnu, malgré sa portée politiquement et technologiquement révolutionnaire. Il s’agit du système de positionnement par satellite Galileo, développé à partir de 2003 par les États membres de l’UE et l’Agence Spatiale Européenne.
Il vise à doter l’Europe d’un système de géopositionnement autonome, augmentant par là sensiblement notre souveraineté par rapport aux autres systèmes que sont le GPS américain, le GLONASS russe et le Beidu chinois.
« Plus précis que les systèmes concurrents puisqu’il est capable d’une précision métrique »
Contrairement à ces systèmes, contrôlés par les armées des pays respectifs dont ils dépendent, le projet Galileo est soumis à un contrôle exclusivement civil assuré par les États membres de l’UE et l’Agence Spatiale Européenne. Il est en outre plus précis que les systèmes concurrents puisqu’il est capable d’une précision métrique alors que le GPS donne une localisation à dix mètres près.
D’ici 2024, le système Galileo devrait être composé de trente satellites opérationnels (il y en a actuellement vingt-six) en orbite autour de la Terre à plus de 23 000 kilomètres d’altitude. Le projet, qui a coûté 10 milliards d’euros, a réuni l’ensemble des pays membres de l’UE, mais aussi des partenaires extérieurs comme la Norvège, la Suisse et Israël.
L’aboutissement de ce projet sera un signe fort, envoyé à ceux qui doutent de l’Europe comme à ceux qui y croient. Galiléo prouvera une fois de plus que la coopération européenne fonctionne et peut déboucher sur des avances scientifiques de première importance.
Nicolas Kirkitadze
Photo : ESA