« Achetez français » : quand le nationalisme mène au déclin industriel
C’est la formule à la mode dans les médias depuis le mois de décembre : « achetez Français », initiée par quelqu’un qui se prétend pourtant fédéraliste européen ! Drôle d’ironie.
Et voilà que ce thème de campagne est récupéré par les principaux candidats à l’élection présidentielle, rentrant ainsi dans le sillage du nationalisme défendu par le Front National. Consommer et surtout produire français n’est pas un crime, bien au contraire, mais l’ériger comme slogan de campagne et réduire son projet à cela est certainement la meilleure manière de mettre durablement en danger l’économie européenne et donc la nôtre.
Aujourd’hui, ce n’est plus le « achetez français » qu’il faut défendre, mais le « achetez européen ». Ce ne sont pas les produits européens qui nous font concurrence mais bien les produits asiatiques pour grande partie. En outre encore faudrait-il que l’industrie et les services français produisent de tout en quantité et qualité. Le refus d’acheter européen peut aboutir à une catastrophe. Ne nous trompons pas de cible, les pays Européens sont notre principal débouché et nos principaux partenaires industriels, pas des concurrents. L’Europe toute entière a intérêt à se serrer les coudes pour lutter à armes égales contre le dumping de certains géants asiatiques. Le couple Indo-Chinois n’hésite pas à saigner à blanc son peuple afin de nous faire acheter leurs produits et ainsi mettre en faillite nos entreprises. Ceux qui proposent d’acheter français n’ont comme projet rien d’autre que de livrer la France seule face à la déferlante de produits asiatiques qui mettra notre continent au banc de l’industrie mondiale.
Si l’industrie européenne tombe, la France n’aura aucune chance face aux nouvelles puissances de ce monde. Les nationalistes favorisent l’articulation du débat public autour de l’identitarisme industriel. Que les électeurs ne s’y trompent pas !