Je m’attriste de voir que l’Europe est un sujet aussi peu important pour François Hollande, qu’il n’en parle presque pas dans son projet présenté le jeudi 26 janvier. C’est un programme complètement franco-français. Lui qui dit être dans la perspective, plutôt que dans la rétrospective, nous a dévoilé un projet où il n’y aucune perspective européenne, aucun engagement ambitieux pour la réforme de l’Europe.

« Je veux redresser la France » FH

C’est uniquement dans cette partie de ses propositions qu’il dit souhaiter « Réorienter la construction européenne ». Il y affiche  certes une volonté abstraite de projets de collaborations européennes, mais il propose pour y parvenir un simple pacte avec nos partenaires. Cela ressemble plus à l’Europe intergouvernementale, l’Europe des chefs d’Etat et non l’Europe des peuples. Celle-là même qui nous a conduit tout droit à la crise actuelle et qui est également le modèle de Nicolas Sarkozy.

De même, dans la partie « Je veux porter haut la voix et les valeurs de la France dans le monde », il n’y a aucune mention de l’Europe ! Comme si la France pouvait réaliser seule tous les objectifs que François Hollande s’est fixé. Comment la France peut avoir une chance d’imposer ses vues dans le G20 ou auprès de la Chine sur le Yuan ! Cette vision franco centrée sur les sujets internationaux est grotesque et archaïque.

Je propose que ce soit l’Europe, avec une représentation unique et un Président élu au suffrage universel direct par les Européens, qui négocie les sujets internationaux au G20 ou aux sommets sur le climat. L’Europe doit parler d’une seule voix à la Chine, l’Europe doit parler d’une seule voix aux Etats-Unis, si elle veut espérer se faire entendre. Aujourd’hui, la voix de la France seule est inaudible dans le concert des Nations. Il est vain de croire qu’on nous écoute encore, c’est pourquoi il faut déléguer cette compétence à l’Europe.

Hélène Feo
Candidate à la présidentielle de 2012 soutenue par le Parti Fédéraliste Européen